FOI DE SOCRATE, Socraticâ fide diligere.
Platon, cet homme divin, ne pouvoit
être un moment ſans ſon Alexis, ſon Pledius,
ou ſon Agathon. Xenophon paſſoit ſon temps
avec Callias & Antolicus. Ariſtote avoit ſon
Herminas ; Pindare, Amaricon ; Epicure, Pirocles ;
Ariſtippe, Entichides ; & ainſi des autres.
Lycurgue, ce grand Légiſlateur, qui vivoit quelques ſiecles avant Socrate, diſoit qu’un Citoyen ne pouvoit être bon ni utile à la république, s’il n’avoit pas un ami avec qui il dormît. Il ordonna que les Vierges paroîtroient toutes nues ſur le théâtre, les jours de ſpectacle, afin que la vue de leur nudité émouſſât (pour ainſi parler) la pointe de l’amour que les jeunes gens concevoient pour elles, & qu’elle rendît plus ardent celui qu’ils ſe portoient entre eux : car on n’eſt pas touché des objets que l’on voit ſouvent. Que dirai-je des Poëtes ? Anacréon brûla pour Batthile. Toutes les plaiſanteries de Plaute ne ſont que ſur cette matiere ; & toutes les expreſſions dont ſes ouvrages ſont pleins, nous marquent qu’il y étoit fort adonné. Virgile, ce maître de Poéſie, qui fut appellé l’Artexius, c’eſt-à-dire Vierge, à cauſe de la pureté de ſes écrits, aima Alexandre, dont Pollion lui fit