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notre vie à ce que la nature pure & innocente demande de nous.

Octavie.

Je vous ai bien des obligations, Tullie, puiſque ſans vous je ſerois encore dans l’aveuglement : car l’effort de mes premieres connoiſſances, des mauvaiſes habitudes, & le torrent de la multitude m’auroient ſans doute emportée, ſi les ſolides inſtructions que vous m’avez données ne m’euſſent fait changer de ſentiment, en me faiſant connoître la vérité.

Tullie.

Tu ne te laſſes point à cauſer, & tu ne prends pas garde que voilà tantôt la journée paſſée : remettons nos entretiens à une autre fois ; baiſe-moi avant que de ſortir : adieu, mon cœur.

Octavie.

Ah, Tullie ! je ne me laſſerois jamais dans de ſemblables converſations ; j’y paſſerois les nuits ſans m’ennuyer ; & ce n’eſt qu’avec peine que je me ſépare de toi : baiſe-moi, Tullie.

Tullie.

Ah, que tu es badine ! je crois que tu ne veux point finir.


FIN.