m’eût écorchée. Je m’appaiſai néanmoins un peu
après, parce qu’Oronte eut la complaiſance de
déconner, de peur de me faire crier davantage :
il plaça de telle ſorte ſon invention, que la tête
m’alloit preſque toucher le nombril ; & tout
cet eſpace qui eſt entre deux juſques à mon
ſein, fut inondé de la ſemence. Je pris alors
le linge qui étoit ſous le chevet, comme ma
mere m’avoit commandé, & j’en nettoyai premierement
ſon V., & en eſſuyai après les parties
de mon corps, qui en étoient mouillées.
Pendant ce temps, il me devoroit avec ſes baiſers ;
& comme un homme qui revient de l’extaſe,
il ne faiſoit que ſoupirer, ſans pouvoir
prononcer une ſeule parole.
Ah ! le pauvre enfant, qu’il avoit de peine !
Après ces premiers coups d’eſſai, il repoſa un peu : Je veux mourir préſentement, me diſoit-il, ſi je ne vous aime plus que mes yeux, plus que ma vie : peut-on rien voir au monde de ſi beau que vous ? êtes-vous une Déeſſe ou une mortelle ? Ah, Dieux ! quel beau ſein ! peut-on même trouver dans celui de Vénus, des