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les pouvaient compenser les fatigues et l’épuisement du corps. »

Après un assez long séjour consacré aux missions de la rivière Saint-Jean, M. Bourg continua sa route en visitant tous les postes où il y avait un groupe d’Acadiens. Il fit une mission à Petitcodiac et à Memramcook. À la Baie Sainte-Marie nouvellement établie par les rapatriés acadiens, M. Bourg demeura quelques semaines. Il y fit plusieurs mariages et y baptisa même des adultes de quatorze à seize ans. Puis se rendit à Halifax, où il trouva plusieurs catholiques de langue anglaise. Nous verrons plus loin ce qu’il fit pour eux.

Au retour, il séjourna quelque temps à Cocagne, et y fit aussi plusieurs baptêmes et mariages, et bénit les fosses de ceux qui étaient morts durant l’absence du missionnaire. Puis donna une assez longue mission à Miramichi, Miscou et Caraquet.

À la fin du mois de novembre 1774, il était de retour à Tracadièche où il passa l’hiver pour recommencer au printemps le cours de ses pénibles missions.

Il fit à l’évêque de Québec, un rapport du succès de cette première mission, si fructueuse pour le salut des âmes de ces pauvres Acadiens, privés depuis longtemps de secours religieux.

Mgr Hubert, alors évêque de Québec, en fut si satisfait qu’il conféra à M. Bourg les titres et la juridiction de grand vicaire pour toute l’Acadie et autres missions, tant en Gaspésie que sur les deux rives de la Baie des Chaleurs, et combla le jeune missionnaire de ses éloges, bien mérités d’ailleurs. En lui octroyant ses pouvoirs, Mgr Hubert s’exprima ainsi :

« Le zèle qui vous fit abandonner l’Europe pour vous sarifier au salut de vos frères, plus chers à votre cœur par les sentiments de la religion que par ceux de la nature, ne