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tempête qui dura dix jours sans discontinuer, tout l’équipage fut déconcerté, excepté le capitaine. Je fus obligé de servir de matelot pour me sauver la vie, et à mon arrivée je tombai malade, tant j’avais essuyé de fatigues et de froid. Cette indisposition m’a retenu dans la Baie ; si Dieu me conserve, j’espère me transporter à Halifax ce printemps pour y faire ma résidence jusqu’à nouvel ordre de mon évêque.

« Quant à M. LeRoux, qui est un très digne prêtre, il est maintenant d’un âge si avancé qu’il lui est impossible de pouvoir desservir tous les endroits éloignés et même les moins éloignés durant l’hiver. Ainsi, je crois, qu’il serait à propos, si Sa Grandeur l’avait pour agréable, que M. LeRoux vint résider où je suis, (à Tracadièche), qui est maintenant l’endroit le plus considérable de la Baie, puisqu’il y a soixante-dix-huit familles habitants. Neuf lieues plus haut est la mission de Restigouche qu’il pourrait encore desservir, ainsi que les endroits nommés Pégéquit et Caraquet où il peut y avoir en tout quarante habitants. Le second endroit le plus considérable est Bonaventure, douze lieues plus bas que Tracadièche et toujours sur la côte nord où il y a environ soixante habitants. Quatre lieues plus bas est un endroit appelé Paspébiac où il peut y avoir vingt-trois habitants, ensuite Port-Daniel, Pasbeau, la Grande-Rivière et Percé. Du côté du sud de l’ouverture de la Baie, se trouve Miramichi où il peut y avoir vingt familles et quantités de sauvages ; plus loin, Cocagne et Memramcook où réside M. LeRoux, parce qu’il y a cent habitants au moins.

« Ne serait-il pas possible de placer un jeune prêtre à Bonaventure pour y résider dans le cours de l’hiver ? L’été il parcourrait les différents endroits que j’ai nommés.

« M. Leroux pourrait suppléer pour les malades pendant son absence.