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Page:Chouinard - Histoire de la paroisse de Saint-Joseph de Carleton (1755-1906), 1906.djvu/39

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min ; j’ai pris un aperçu des lieux, des gens et de ce que l’on peut y faire par la suite avec un peu plus de loisir que j’en avais à y rester. J’ai été quinze jours dans cette excursion ; il faudrait y passer deux mois. La chose est impossible, à moins qu’on ne me donne un confrère pour veiller au centre de la mission, tandis que je courrais au loin. M. de la Vaivre, je crois, serait bien propre à cet emploi et je serais très content si vous pouviez m’en faire le cadeau à la Saint-Michel.

« Le cher Castanet n’est pas oisif de son côté, comme bien vous le pensez. Je lui ai fait faire près de 50 lieues pour me rencontrer, et il ne m’a point trouvé au rendez-vous. Jugez de son impatience et de la mienne ; mais le devoir m’appelait ailleurs et il a fallu tout lui sacrifier. J’espère aller le joindre chez les sauvages de Miramichi, où il compte cabaner cet hiver. Franchement, nous faisons plus de cas de ces pauvres chrétiens que de bien d’autres. Moi, je suis très content des miens, et je me fixerais volontiers à Ristigouche avec eux, si c’était possible. »

Plus loin il ajoute au sujet de l’église de Carleton :

« Notre Cathédrale avance et si, pour le coup, elle n’est pas à l’abri du feu[1], j’espère au moins qu’elle sera à l’abri des fougueux aquilons. Nous n’avons rien épargné pour la rendre solide, élégante même, suivant nos moyens. Nous espérons que vous ne nous oublierez pas dans vos réformes d’ornements « Tel brille au second rang qui s’éclipse au premier ». Nous vous ferons honneur, et nous tiendrons compte de toutes vos vieilleries. Si vous pouvez y joindre un missel, n’importe la date et le format. Oserais-je vous prier de me céder un de vos rituels anglais ? vous ne sauriez croire le nombre d’irlandais qui se trouvent sur les côtes ; je souhaiterais avoir quelques livres à leur mettre

  1. L’église de Bonaventure avait été incendiée durant la Semaine Sainte de l’année 1791.