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LE CARNAVAL AU VILLAGE

fraternelle et chrétienne, des âmes naturellement bonnes, et d’entretenir ici des cœurs au chaud de la plus vive reconnaissance. Partant, lorsqu’on apprit aux Pignons-Rouges que le jeune Dupin, dédaignant les plaisirs de la ville, viendrait passer quelques jours chez sa tante, dans l’intimité, à cette époque de l’année où l’on fait d’ordinaire si grand état d’un hôte au village, il y eut branle-bas dans la maisonnette. On aménagea à cette fin la grande chambre ; il n’y avait rien de trop beau par toutes les pièces de l’humble demeure qui ne trouvât place au service de celui qu’on allait tant choyer. Toutefois, une dernière lettre vint un peu compliquer les choses ; Émile y demandait la permission d’amener avec lui un ami très intime, Hector Hardy, qui, vu l’absence d’hôtellerie à Saint-Germain, serait aussi le commensal des bons villageois. Il répondait de son aménité exceptionnelle et de sa manière nullement encombrante.

On peut frémir dans son humilité à de