Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
L’ŒIL DU PHARE

nels et de leur supériorité intellectuelle, Émile Dupin, dont le cœur est droit et bon, se place auprès de son cousin Jean. Il commence à s’inquiéter de l’impair qu’il aurait involontairement commis en préparant le désarroi de l’idylle dont sa bonne tante lui a tout naguère confié le secret.

Peu enclin lui-même aux plaisirs du flirtage, avec son esprit hanté des préoccupations pratiques de la vie industrielle au milieu de laquelle il a jusqu’à présent vécu, sérieusement adonné aux études professionnelles, il n’avait pas encore souffert des sollicitations de son cœur ingénu. Ce que sa tante lui avait secrètement appris des projets d’établissement du cousin Jean l’avait fait sourire et l’avait réjoui comme l’aurait pu faire une charmante lecture de roman. Ajoutez que son amitié tendre et sincère pour le jeune parent pauvre n’aurait jamais pu rien susciter chez lui de l’antagonisme qu’il voyait poindre.

Et voilà comment aux yeux de bien des gens l’attitude de l’américain pendant le