Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
L’ŒIL DU PHARE

jeune personne qui n’est déjà plus l’ingénue aux reparties candides, qu’il aimait naguère à taquiner comme une aimable enfant ? Elle se dérobe maintenant à sa conversation, pour s’entretenir isolément de pensées trop peu secrètes, puisque la chronique villageoise les colporte, ou pour réserver toutes ses confidences à sa mère ni hostile ni cachottière. Et lorsque le bon vieux prêtre tentera de raisonner le couple Brillant, la vanité mondaine et la recherche d’un « beau parti » l’emporteront aisément sur sa belle théorie chauvine ou patriotique à base d’affection charitable pour un orphelin pauvre. Il ne lui reste plus qu’à user de prudence et de ménagement pour empêcher son mécompte et ses déplaisirs de faire scandale au village, jusqu’au jour où, à la suite de quelques visites toujours sensationnelles du monsieur de la ville chez les Brillant, il est invité à bénir de trop retentissantes fiançailles, Après quoi, le Dr Hector Hardy, déjà nanti d’une pleine autorisation paternelle, s’en va dans sa ville natale de l’ouest canadien préparer