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RETOUR ET DÉPART

douce sympathie dont il était l’objet. On le vit bien le jour où avant de quitter leur paroisse natale, Jean et son épouse assistèrent à la messe que célébra à leur intention le bon vieux pasteur. Il y avait là grande foule, attirée sans doute par une certaine curiosité mondaine, mais plus encore par une respectueuse déférence à l’endroit du prêtre spécialement chargé de bénir leurs joies et de consoler leurs peines à tous, dont la si pure et si généreuse affection allait être soumise à l’épreuve d’un adieu pour lui éternel.

Aussi n’oubliera-t-on pas de sitôt les dernières paroles remplies d’émotion qu’il adressa quelques instants plus tard, au moment de leur départ, à ses chers protégés.

— « Mes enfants, partez, puisque Dieu le veut ainsi, mais n’oubliez pas, n’oubliez jamais, je vous en prie, ni la bonne terre canadienne où j’irai bientôt rejoindre les vôtres, ni les braves gens qui vous ont vus grandir et partir, en vous aimant d’un amour désintéressé, intime, national, que