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NOSTALGIE

Germain a plus d’une fois tressailli sous l’équipage bruyant de ces parvenus, comme si elle se souvenait aussi du passé. Bien des fois, tout d’abord, la clameur admiratrice trop souvent accompagnée de l’envieux cancan, les a suivis dans leurs ébats. Parce que la puissance que donne l’argent n’est pas tout. Aux États-Unis, ce qu’il leur manquait, à ces canadiens enrichis, c’étaient des relations dans ce milieu où ils n’avaient jamais assez profondément pris racine. Mais n’ayez crainte que la richesse ne les empêche de retrouver les racines qu’ils ont laissées dans le terroir canadien. Jean se rappelle trop bien la bonne impression créée chez lui jadis par la manière affable de son cousin pour ne pas en faire une tradition. Et quand on vit, chez tous les parents de Rose Després, chez tous ceux qui avaient connu le petit Jean Pèlerin et les siens, que leurs mœurs familiales, leur sentiment patriotique, leurs cœurs, étaient bien restés des nôtres, l’accueil se fit plus sincère et des plus élo-