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LE COUSIN D’AMÉRIQUE

tout à l’heure dévider comme l’araignée fait de son fil ; mais combien tout cela apparaît aujourd’hui clair et réjouissant, à ces pauvres yeux qui devant tout cela ont tant pleuré.

— « Voyez donc, ma bonne tante, là-bas, sur l’île cette lumière subite !

— Ah ! oui, cher enfant, c’est le phare qui s’allume !… »

Quelques instants plus tard, l’automobile dévalait en ronflant sous la falaise de la Pointe-Sèche, tandis que, aux Pignons-Rouges, porte close, deux âmes, différemment impressionnées de cette journée de bonheur mais traversées soudain par un triste souvenir, s’étaient mises en prières pour les morts !


Cette première semaine des vacances, remplie d’une agitation si insolite pour les Pèlerin, devait voir surgir encore un projet troublant pour eux, et d’une conséquence qu’ils ne reconnaîtront que tardivement. Émile Dupin n’est après tout que l’un de ces touristes américains qui, par milliers,