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L’ŒIL DU PHARE

ser davantage ; l’y retenir par les liens les plus forts, ceux du cœur ; le dissuader enfin de cette erreur si funeste à tant de Canadiens français, que le patriotisme serait un vain mot, que la patrie c’est le bien-être matériel.

Des inquisitions discrètes et prudentes, dans la paroisse, le servirent à souhait. Et enfin l’heure d’une première explication sur ses idées nouvelles s’est inopinément offerte le jour de la Toussaint. Ce jour-là, après la grande solennité qui commémore | la vaillance et l’impérissable richesse de ceux qui ont recherché ici-bas les biens éternels, l’Église nous rappelle encore, dans la tristesse, tout spécialement le souvenir de ceux qui sont le plus récemment partis pour leur éternité ; de ceux que nous avons connus, dont la terre n’a pas encore fait de s’assimiler la dépouille mortelle.

Dans nos villages, il était une coutume pieuse qui, à cette intention, conviait, aux dernières heures de cette après-midi funèbre, les hommes de la paroisse, surtout les jeunes gens, à venir sonner successivement le glas