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L’ŒIL DU PHARE

même chose ; qu’une vie comme la nôtre, un peu plus longue, un peu plus courte, a fini là, après tant d’autres dont le souvenir n’est pas encore effacé. Tous ceux-là dont la cloche avait sonné le départ, qu’elle rappelle aujourd’hui à notre pensée, en nous invitant à leur être encore secourables par la prière, tous ceux-là, ce sont les nôtres. Ils ont vécu ici comme nous ; ils y ont laissé ce que l’on peut laisser sur la terre, les restes de leurs corps et l’histoire de leurs vies. Ce qui nous permet, à nous qui sommes leurs successeurs et leurs enfants, à nous qui les avons aimés et voulons les aimer toujours, de les entretenir encore en ces lieux familiers ; de leur dire et leur prouver que nous ne les avons pas oubliés en attendant l’heure d’aller aussi les rejoindre.

« Ils furent ce que nous sommes et nous leur devons de rester ce qu’ils ont été, afin de perpétuer la tradition familiale et patriotique qu’ils nous ont confiée avec leur sang et leur nom.

« Ton cousin l’Américain, auquel tu portes