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L’ARRIVISTE

après qu’il se fut posément et confortablement établi à son siège, on aurait pu lire dans la physionomie de plus d’un ancien, ce jugement préconçu : — Que voilà donc un beau type sur lequel devrait compter la race française au Canada !

Se douterait-il lui-même de l’appréciation flatteuse qu’il suscite ? Qui nous défend de le croire ? Quoi qu’il en soit, puisque le voilà au repos, sur un fauteuil bien capitonné, n’ayant pour l’instant aucune réplique à préparer ; pendant que la Chambre étudie une question de revenu, et qu’auprès de la muraille une vieille rosse d’Ontario, suant dans son attelage, traîne cahin-caha le chariot de ses arguments, pourquoi ne contemplerait-il pas un peu, en se retournant sur son passé, la partie déjà gravie de la colline ?

Après tout, son père ne lui a guère donné que son cours d’études. C’est bien tout seul et non avec l’aide de Guignard qu’il a fait ce pas gigantesque depuis sa sortie de l’université. Qui