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L’ARRIVISTE

un nom français avec du sang celtique, l’autre élu dans un comté à la majorité française des cantons de l’est, bien que de race irlandaise, qui ne refuseront pas de représenter la province française dans un remaniement de ministère. Il s’inquiète maintenant de s’assurer le concours du troisième, d’un représentant de la région de Québec, qui s’offre inopinément dans la girouette de Bellechasse.

À cette proposition inattendue, Larive est resté un instant tout interdit sous l’empire de deux impressions fort différentes. Serait-il possible qu’avant sa trentième année, ses aspirations, ses agissements, ses efforts l’aient déjà porté si haut ? Ou bien, aux yeux de ses amis, de ses électeurs, de sa conscience, doit-il se laisser choir si bas ?

Trahir encore, trahir toujours !

N’a-t-il pas déjà pour arriver semé la trahison un peu partout sur sa marche ascensionnelle ? N’était-ce pas trahir un peu, ce qu’il a fait, lui, de l’amour, de l’amitié, de la reconnaissance, de la foi