Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/168

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« Crise ministérielle à Ottawa ! Les trois ministres canadiens-français démissionnent ! » annoncent les journaux !

Suivent à pleines colonnes de longs commentaires hostiles ou palliateurs, des rumeurs, des suppositions, des possibilités, des informations précises sur les dires et les agissements des ministres retraitants. On loua partout chez nous leur noble geste tout en s’inquiétant très-fort de savoir qui pourrait les remplacer. Chaque journaliste, comme l’enfant qui édifie un château de cartes, forma un cabinet aussi facile à renverser et dont il ne s’occupera pas davantage une fois que la construction officielle sera debout.

Saura-t-on jamais quelles secrètes espérances ont pu hanter des cerveaux de patriotes dont l’indignation antiministérielle aurait même publiquement éclaté !

Disons à sa justification que le député Larive ne voulut pas se compromettre en faisant trop grand état du beau geste patriotique des démissionnaires, ni en refusant au ministère le bénéfice du doute