Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
LA CIGALE EMPRUNTE ET CHANTE

ordinaire, le groupe habituel de Guignard est augmenté de curieux, de rhétoriciens surtout qui ont été témoins de la petite altercation en classe et qui viennent féliciter Larive, suivant la langue des potaches, d’avoir été dans les « honneurs ». Mais on connaît trop bien le caractère de ces deux types pour croire un instant que cette prise de bec puisse tourner aux gros mots sérieux. Au milieu de la bande, Félix se remit bientôt et d’un ton mi-badin, c’est tout ce qu’il pouvait faire, il reprit :

— « Puisqu’il faut tout vous dire, n’invectivez pas notre savant professeur. Il a raison, le digne homme. En effet, j’ai « souvenance que… l’occasion… quelque diable aussi me poussant… je tondis chez Guignard la largeur de ma langue. »

Un formidable « Haro ! » déchire l’oreille, attire le regard des régents et se répercute de groupe en groupe, où l’on connaît si bien la manière des deux copains qui en ont commis tant d’autres.