Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
202
L’ARRIVISTE

XIV

LE VERTIGE


Le ministre canadien-français Félix Larive, quoique « monté sur le faite », n’aspirait pas encore à descendre. Cette abnégation n’entrait pas naturellement dans la composition de son caractère, nous savons cela, et rien jusqu’à présent ne lui avait sérieusement fait songer que pour sa propre sauvegarde, pour son bien tout personnel, il dût mettre fin déjà à sa marche ascensionnelle. Mais le jour où il allait céder au vertige n’était plus éloigné maintenant.

La plus grande faute que commet aujourd’hui notre arriviste, au point de vue de son arrivisme, s’entend bien, c’est, au milieu des honneurs, de l’orgueil du commandement, des vanités de la haute société, de ne pas vouloir s’apercevoir qu’il a perdu quelque chose de son ascendant, qu’il n’en impose plus — ne disons