Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/225

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Mais le déplaisir, cette fois, pour le ministre qui avait à si belles dents mordu au morceau lui-même devait être beaucoup plus cruel. Sa retraite inopinée du ministère, à la fin de cette session où il s’était si grandement compromis pour en faire partie, causa tout un émoi dans la presse et le public, et resta inexplicable jusqu’au moment où le premier ministre se vit obligé de donner des explications. Elles servirent en même temps de pronostic au malheur autrement plus profond de son jeune collègue mégalomane.

Durant huit jours, les journalistes cherchèrent en vain l’occasion, à laquelle il se prêtait naguère encore si volontiers, de le faire causer pour l’information du public. Sa porte resta fermée à tous, et personne ne put relater les effets chez lui du coup de foudre qui le renversa au bas de son piédestal si effrontément édifié.

Nous avons dit « chez lui » ; mais puisque nous sommes dans ses secrets intimes, ajoutons maintenant « dans son esprit ». — D’apprendre par son remplacement quasi