Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/232

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« demandant aux nuages du soir, au vent d’automne, aux feuilles tombées des bois, une impression qui le remplisse en le navrant. Mais c’est en vain ; les nuages passent, les vents se taisent, les feuilles se dessèchent et se décolorent sans lui dire pourquoi il souffre, sans mieux suffire à son âme que les larmes d’une mère ou la tendresse d’une sœur, Ô âme ! dirait le prophète, pourquoi es-tu triste et pourquoi te troubles-tu ? »

Au reste, Eugène Guignard n’est pas un névropathe ni un rêveur. Impressionnable, sans doute. Ce qu’il ressent quand les autres s’amusent, c’est le désenchantement anticipé, l’insuffisance reconnue par lui a priori des bonheurs terrestres qu’il ne désire même pas.

Tout à coup, quelques paroles prononcées à demi-voix derrière lui le font tressaillir.

— « Dites donc, ce Larive ! Quelle catastrophe ! En voilà un qui n’a pas trimé