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L’ARRIVISTE

entretenue depuis quelques jours. Il est un des officiers de la fanfare, et, en sa qualité d’élève de rhétorique, il a été chargé de faire un discours sur la musique pour la célébration de la fête prochaine de Sainte-Cécile, patronne des musiciens. C’est un de ces secrets d’écoliers qu’on aime à tenir avec le plus de sérieux, afin d’avoir un plus grand plaisir à les trahir pour les intimes.

— « Mon cher Guignard, je suis bien aise de pouvoir causer avec toi dans l’intimité ; car j’ai à t’entretenir d’un sujet qui m’occupe depuis quelques jours. Ce sera bien entre nous, c’est entendu. Je me suis laissé prendre, l’autre jour, lors de notre dernier exercice de la fanfare, à accepter la proposition de faire le discours traditionnel sur la musique, le 22 du mois. J’aurais dû refuser cet honneur, très-certainement ; mais la surprise d’abord et la réflexion ensuite m’en ont empêché. Je n’insisterai pas au sujet de la surprise, passons tout de suite à la réflexion. — Il est de coutume que ce