Page:Chouinard - L'arriviste, 1919.djvu/4

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
LA CIGALE ET LA FOURMI

— Ces ressemblances, après tout, ne sont que des ressemblances et presque inévitables. Avec un même sujet et un même groupe d’idées à suivre, il est facile de donner dans les ressemblances.

— Il est facile de trouver des ressemblances, oui, mais non pas des airs de famille comme il y en a dans votre travail et celui de votre voisin d’étude, monsieur Eugène Guignard. Puisque vous insistez, je vous dirai qu’il est facile aussi parfois en littérature de découvrir le bien d’autrui, et à ce sujet, messieurs, il sera bon de donner une portée plus générale à mes remarques.

On peut, on doit même dans une juste mesure s’efforcer d’imiter les bons auteurs, puisque après tout c’est en cela que consiste l’enseignement littéraire. Mais piller les idées, les phrases toutes faites, les expressions d’un auteur, comme on ferait des fleurs ou des fruits de son jardin, c’est bien autre chose. Ernest Hello, je crois, révoque en doute même l’utilité de cette imitation. — On s’imagine,