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L’ARRIVISTE

l’entraîne et il fait son chemin comme la machine routière qui écrase toujours en se salissant parfois.

Que lui importe ce qui n’est pas le but à atteindre et le moyen d’y arriver, puisqu’il a conscience de vivre en plein « n’importequisme » ? à cette époque où, suivant la définition de l’humoriste : « N’importe qui, pouvant faire n’importe quoi, peut, n’importe quand, arriver n’importe où. »…

Trois grandes passions coupent de leurs étapes la vie de l’homme du monde : la passion érotique au sortir de l’adolescence ; plus tard, celle des biens et du bien-être ; enfin, celle des honneurs.

L’arriviste, celui du moins que nous voulons peindre, semble avoir surtout pour objectif l’assouvissement de la dernière. À cette fin, il subordonnera, s’il le faut, les deux autres, qu’il travestira en moyens ou sacrifiera dans des trocs : le panache d’abord, l’intérêt ensuite et le sentiment, s’il lui reste du temps.