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LA CANDIDATURE

tion de la richesse, ou du nécessaire seulement, de s’établir sur quelque pavois, d’auréoler son nom du suffrage populaire. Car l’on dirait que l’un des premiers besoins qu’accuse l’homme dans son orgueil, c’est de savoir ce que l’on dira, ce que l’on pensera de lui.

Or, « pour gagner les hommes, disait Molière, il n’est pas de meilleure voie que de se parer à leurs yeux de leurs inclinations, que de donner dans leurs maximes, encenser leurs défauts, et applaudir à ce qu’ils font. »

Gagner des hommes, pour en être le choix, l’élu, quel labeur donc !

Se jeter de plein gré dans le creuset de l’électorat où se trempent les caractères, mais où se désagrègent aussi les réputations, quel risque !

Partant, lorsque le temps est venu de répondre à l’invite des honneurs, qu’il est beau le zèle, qu’il est grand le dévouement offert par un chacun au service de son pays !