Page:Chrétien de Troyes - Le Roman de la Charette.djvu/11

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occasion toute trouvée pour m'acquiter d'un devoir bien cher à mon cœur. C'est donc avec un vif empressement que je la saisis pour renouveller iei, publiquement, l'expression de ma gratitude à tous les hommes distingués qui pendant mon séjour à Paris m'ont rendu ma tâche facile par leur bienveillant accueil, leurs avis éclairés, et la générosité toute Française avec laquelle ils ont facilité mes recherches.

En première ligne vient M. le comte de Salvandy, alors Ministre de l'Instruction publique, dont l'accueil gracieux, la bienveillante protection et la parfaite urbanité lui ont acquis des droits légitimes à toute ma reconnaissance. Je suis heureux de pouvoir lui renouveller ici l'expression des sentiments qui m'animent envers lui, et que le temps n'effacera jamais de mon cœur.

Le comité des Conservateurs de la Bibliothèque Nationale et particulièrement MM. les Conservateurs du Département des Manuscrits n'ont pas moins de droit à ma vive reconnaissance, tant pour l'exquise politesse avec laquelle j'ai été reçu par eux, que pour l'extrême obligeance avec laquelle ils ont mis à ma disposition, tant à Paris qu'en Hollande, une partie des trésors confiés à leurs soins. Si j'ai pu en tirer tout le parti désiré, c'est, et j'aime à le proclamer hautement —- c'est au système aussi éclairé que libéral du règlement de la Bibliothèque Nationale que je dois cette faveur.

Que tous les hommes éminents enfin qui m'ont porté aide et secours, qui m'ont favorisé de leur bienveillance, ou éclairé de leurs lumières, qui m'ont ouvert leur intimité aussi bien que leur cabinet, auxquels ma personne a autant d'obligation que mon travail, reçoivent de nouveau l'assurance de ma gratitude et de mon amitié, tels que MM. Heinaud, Paulin Paris, Edelestand du Méril, Charles Defréméry, Francisque Miehel, Alfred Schweighaeuser, Rodolphe Dareste; et surtout Achille Jubinal qui, par amitié, a pris sur lui de se faire mon cicérone à Paris, ce qui m'a valu l'extrême faveur de me voir accueilli dans tous les salons qui s'ouvrent au plus spirituel des savants Français.


Le volume présent contient le roman de la charrette sous deux formes: la rédaction en vers de Chrestien de Troies et Godefroi de Leigni et la version en prose qui fait partie du roman de Lancelot du Lac.

Si j'ai choisi de préférence ce sujet, c'est, comme je viens de le dire, parce que la possibilité de comparer les deux textes semblait offrir un champ propre à la discussion de quelques questions littéraires dignes du plus haut intérêt et pas encore suffisamment résolues.

On ne niera pas que la connaissance et la juste appréciation des grands romans en