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Page:Christen - L'Hygiène dans l'armée japonaise, 1911.pdf/21

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de manœuvre sur le terrain. Ces mesures de prophylaxie étaient peut-être un peu exagérées, étant donné qu’il n’y avait pas eu d’épidémies en Mandchourie ; mais tout ayant été organisé à l’avance, les Japonais ont voulu voir quel eût été le résultat en cas de nécessité. Ce sont, comme on l’a dit, de vraies manœuvres d’hygiène qu’ils ont faites.

En résumé, la guerre russo-japonaise a été le triomphe de l’hygiène. Au début des hostilités, un médecin japonais disait : « Nous nous proposons d’éliminer la maladie comme facteur de mort dans notre armée. Les morts ne doivent survenir que sur le champ de bataille. Nous sommes moins nombreux que les Russes, qui peuvent mettre sous les armes 2 millions d’hommes, nous 500 000 hommes. On compte dans les guerres un tué pour quatre morts de maladies. Nous n’aurons pas de ces derniers, les Russes beaucoup ; les chances alors seront égales. » Cette boutade signifiait l’importance que les Japonais attribuent à l’hygiène militaire ; et ils avaient raison, car ils sont arrivés au résultat qu’ils voulaient. Dans cette guerre, en effet, on a compté seulement un mort de maladie pour quatre tués ou morts de blessures. On peut donc dire que le corps de santé japonais a bien rempli sa tâche ; il faut reconnaître toutefois que cette tâche lui a été grandement facilitée par des circonstances qui ne se rencontreront pas toujours.

D’abord, contrairement à ce qui a été dit et écrit par des voyageurs un peu trop superficiels, la Mandchourie est une région remarquablement saine. Le printemps, très court, commence au milieu d’avril, et dès le 15 mai il fait déjà chaud. L’été y est très chaud, mais les hautes températures ne sont pas de longue durée ; cette saison n’est pénible qu’en juillet et dans la première moitié