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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


1814 d. 10 October — 4 November.

Dctober 1814 —

Une nouvelle epoque de ma vie commence pour ainsi dire du moment de mon départ de la Norvège et j’ai consacré ces feuilles à en contenir un récit exact.

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Ce fut donc le 10 d’Octobre 1814 au soir que je quittais ma campagne de Ladegaardsøe pour aller à bord du Lugger du comd. Fasting qui mouillait tout près du rivage. Il faisait très obscur ce soir là et nous allâmes au rivage éclairé par les flambeaux, c’étoit un convoy lugubre fait pour déchirer un coeur d’acier; je me soutenais sur le bras de Falsen et je parlais tranquillement des moyens d’entretenir la correspondence avec lui le peu de tems qu’il restoit en Norvège, heureusement les malheures m’avaient tellement abattu ou rendu moins sensible que je n’éprouvais dans ce moment moins l’amertume que m’a causée cette scène depuis, en y pensant.

Je dis de vifs adieux à Elieson et à Krogh qui m’avoyent accompagné jusqu’au rivage et j’entrais d’abord dans la cajute du Lugger.— Holsten y entra bientôt après, me serra la main d’un air et avec des exclamations désespérées, provenant de son attachement pour ma personne. Je lui dis tranquillement : remercions Dieu, puisque je suis ici beaucoup mieux que la précédente fois, alors (à mon retour de Moss) j’étois comme fou, à cette heure j’ai recouvert la raison et je suis tranquille Oui, Seigneur, me répondit-il, vous avez eu trop de revers, un ange du ciel n’auroit pas pu mener cette affaire à une heureuse fin avec ces peu de moyens — Nous avançâmes toute la nuit à la rame, et le il l’avant-midi suivant nous nous trouvâmes bord à bord du brig

le 11 octobre

Allart à l’ancre près de Gielløen devant Moss. Il faisait calme, j’employais mon tems à écrire à mon ami Anker à Londres pour lui instruire de ma situation présente, pour le tranquilliser, et pour lui indiquer même à l’insu du Conseil d’Etat de tâcher d’obtenir la