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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


3 Novbr.

Dieu de nous sauver de ce péril et jamais je sentis plus fortement combien une prière fervente et de la croyance en Dieu peut calmer et soulager les maux de ce monde, c’était une épreuve que je n’oublierai jamais et qui a été salutaire pour mon âme. —

Durant le jour je sais qu’on avait tout préparé en cas de naufrage pour me sauver sur des rames et à l’aide des meilleurs nageurs de l’équipage. — On employa 4 heures à lever le second ancre qu’on avait jeté la veille afin d’en avoir un en réserve, si le malheur voulait nous faire perdre celui qui nous sauvait encore d’un péril imminent —

le 4

Enfin le jour suivant le Capitaine Kaas se décida à nous faire sorter d’une situation aussi pénible en profitant d’un vent un peu plus favorable (à l’est) pour longer la côte et chercher le port d'Aarhuus à 7 meiles à peu près de notre mouillage. — Pour gagner du tems et profiter du vent il se détermina de couper le câble et de laisser l’ancre dans le fond avec une marque attachée au cable qui indiquait que cet ancre appartenait au brig Bornholm. Vers les 10 heures du matin nous mîmes à voile et deux heures après nous passâmes l’isle de Hielmen à la pointe de la côte dangereuse que nous avions longée. A 2 heures nous mouillâmes sur la rade d’Aarhuus remerciant Dieu de nous avoir sauvé d’un grand péril.

Je fis informer le Grand Baillif de Guldencrone de mon arrivée et de mon dessein de mettre pied à terre le plutôt possible, j’écrivis à la Reine, à mes soeurs et mon frère et à quelques amis pour les informer de mon retour en Dannemarc et en même tems je manifestais ma résolution, chemin faisant de faire une visite auprès de mes parents à Augustenbourg ............ ................ ............. ...........

Je me dis qu’il serait tems de penser à jouir d’un bonheur domestique plus réel que celui que la bonne fortune peut nous procurer en ce monde et dont je venois d’éprouver l’inconstance, car malgré mes meilleures intentions et mon désintéressement personnel je venais d’essuyer des revers qui demandaient des soulagements et pour le coeur et pour l’âme — D’ètre ainsi jeté sur la côte de la Jutlande semblait m’indiquer le chemin que la providence m’assignait et je crus devoir envisager cette circonstance comme le premier pas d’une route nouvelle mais plus heureuse que j’avais à commencer. J’écrivis donc à la Duchesse qu’arrivé à Aarhuus et voulant faire le