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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.

Fevr. le 16

En conferant aujourd’hui avec les jurisconsultes, Rosencranz, Sommerhielm, Falbe et avec les hommes éclairés Tresschow et Sverdrup tous etoyent de l’opinion que la Loi royale ne s’expliquait point sur ce cas imprévu et qu’on ne pouvait guère disputer à un Roi souverain absolu le droit de céder une partie de ses etats, sans quoi une guerre malheureuse pour lui ne pourait se finir qu’avec la dissolution absolu de l’Etat — Bien loin de vouloir fonder mon droit au throne sur une base qui puisse étre disputée bien loin dis-je de voiloir par une fausse ambition pretendre à une couronne qui ne peut point m’appartenir selon le droit le plus clair; j'ai murement reflechi sur cette question importante, et j'ai entendu avec le plaisir que seul une ame pure peut jouir l’harangue que le Prof. Sverdrup en premier lieu, dans une audience privée m’a tenue, et dans la qu’elle il m’a conjuré de ne pas me mettre la couronne sur la tête contre l’opinion presque genérale de tout homme eclairé de la Nation les droit que Frederic 6. a céde disait-il retombent dans les mains du peuple, c’est de ses mains que vous accepterai une couronne bien plus belle, lorsque l'amour du peuple vous l'aura conferée — Tous ont parlé dans le meme sens savoir Rosencranz Puis Anker, Treschow, Sommerhielm, Nielsen, Tank, le Baillif Collet et Haxthausen, Falbe, Lutken lorsque la question fut mise en avant. Aprés les lectures des pièces officielles, la discussion commenca par la declaration solennelle que personne ne voulait étre suedois, et puis ce que j'ai nommé ci dessu fut répété, tous conseillerent qui je devais, comme j’avais declaré le vouloir prendre les renes du Gouvernement et les tenir d’une main ferme avec tout le pouvoir d'un Roi, que je devais assemblir les deputés de la Nation, et les faire donner une constitution à la Norwége, alors la couronne me serait echue en partage du droit le plus incontestable, le plus saint, et chaque individu de la Nation serait interressé à la defendre de sa vie aussi les suites d’un tel accord unanime de la Nation retomberait sur elle et non sur moi. Mon Ami Anker qui dailleurs est très despote dans son opinion et l’Eveque, qui est faible comme un roseau et qui change de partis comme de chemise furent du même avis que ceci serait la voie la plus sage surtout lorsque l’opinion publique la soutient. Ma seule objection car je ne peut vouloir que le bien du peuple, fut que ceci offrerait des moyens à notre ennemi de cabaler et que cela nous