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ÉTIENNE DOLET

à notre Seigneur Jésus-Christ, à la glorieuse Vierge Marie et aux saints du Paradis — semblent être des compositions de cette époque. Il était habituel, sans que cela fût absolument nécessaire, que chaque concurrent envoyât au moins un poème d’un caractère religieux, et, en général, l’élément religieux dominait.

Quoi qu’il en soit, ce qui nous intéresse surtout, ce sont les jeux de 1532 ou de 1533. L’une ou l’autre de ces années-là Dolet concourut et soumit dix poèmes latins à l’appréciation des juges[1]. Le premier est adressé aux muses[2] ; le second à Phébus, pour lui demander son aide ; le troisième célèbre les louanges des juges, le quatrième celles de Clémence Isaure[3], et le cinquième celles des jeunes Toulousaines[4]. Puis viennent l’éloge de Pâris, une invocation aux muses, récitée le second jour, deux odes en l’honneur de la Vierge, et finalement une ode adressée aux muses — « cette poésie fut la dernière que Dolet récita au concours ».

Il y a peu de vers latins modernes qui puissent être traduits. Les meilleurs, même ceux qui sont élégamment écrits, manquent d’idées originales et souvent manquent tout à fait d’idées. Quelques-uns des poèmes de Dolet ne sont ni incorrects, ni inélégants, mais ils sont remplis de ces lieux communs habituels à l’antiquité, qui compensent la disette des idées ; faisons remarquer toutefois qu’il serait difficile de dire quelque chose d’original, ou même quelque chose qui vaille la

  1. Ces dix poèmes font tous partie du volume des discours, des épîtres, et des odes imprimé en 1534 ; ils se trouvent aussi dans le volume de poèmes de 1538, dans lequel ils sont placés ensemble au troisième livre. Dans le volume des discours, sept poèmes figurent les uns à la suite des autres, dans un ordre différent ; cinq des pièces seulement portent l’indication qu’elles ont été récitées au concours. Les trois autres poèmes (ceux qui sont adressés aux muses et ceux qui célèbrent les louanges de Pâris et de dame Clémence) sont placés dans une autre partie du volume et ne portent aucune indication.
  2. « Ad musas ; quo carmine usus est, Tholosæ in publico litterario certamine quum illie versu contenderet. »
  3. « De muliere quadam quæ ludos literarios Tholosæ constituit. »
  4. « Ad puellas Tholosæ quod in codem certamine recitatum est. »