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CHAPITRE XII

L’ACCUSATION DE PLAGIAT


Floriferis ut apes in saltibus omnia libant,

Omnia nos itidem depascimur aurea dicta. Lucrèce.

Audacter calumniare, semper aliquid hæret.
BACON.


L’OUVRAGE de Dolet ne fut pas reçu avec l’enthousiasme qu’attendait l’auteur et que méritaient les réelles qualités du livre — du moins en un siècle qui cultivait l’érudition latine bien que peu intelligemment, et qui produisit pourtant si peu de livres réellement propres à faire progresser cette érudition. Mais les Commentaires attirèrent à Dolet une grave accusation ; on le traita de plagiaire. Depuis, cette accusation s’est toujours attachée à lui et a terni, injustement suivant moi, sa réputation. C’est à peine si quelques-uns des nombreux critiques, biographes et bibliographes, qui se sont occupés des Commentaires, ont négligé de dire que l’auteur avait été soupçonné d’avoir largement puisé dans les œuvres de Robert Estienne, de Nizolius, de Lazare Baïf et de beaucoup d’autres, sans