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CHAP. II. — PADOUE

des études savantes, et enfin une connaissance remarquable du droit civil. Il vient de consacrer six années à ces études, à Pavie, sous la direction de maîtres excellents, et il a surpassé de beaucoup tous ses condisciples[1]. »

Villanovanus parait avoir succédé à Longueuil comme principal professeur d’éloquence latine, à Padoue, quoique ni l’un ni l’autre n’aient occupé une situation officielle et qu’on chercherait en vain leurs noms dans les histoires que Tomasini, Riccaboni, Papadopoli et Facciolati ont écrites de cette université. À l’arrivée de Dolet (1527), Villanovanus jouissait d’une grande réputation comme professeur de latin. Étant cicéronien, ami, disciple et successeur de Longueuil, le premier représentant sinon fondateur de la secte, il n’est pas étonnant qu’il reçut Dolet à bras ouverts, et que le jeune Français subit entièrement son influence. « Simon Villanovanus enseigna à Dolet la pureté du style latin et l’art de la rhétorique », nous dit Dolet dans ses Commentaires[2] ; et dans son second discours il attribue ses succès oratoires à l’enseignement de Villanovanus. Mais l’épitaphe qu’il écrivit pour son maître, les odes dans lesquelles il célèbre sa mémoire et pleure sa mort prématurée, et les fréquentes allusions à Villanovanus qu’il fait dans ses écrits, nous prouvent combien solide fut l’amitié qui exista entre l’élève et le professeur, et combien grande fut l’influence que le maître exerça sur le disciple. Ce fut pour défendre le vénéré Longueuil, qu’il n’avait pas connu[3] personnellement toutefois, que Dolet écrivit son dialogue intitule : De Imitatione Ciceroniana, dans lequel Simon Villanovanus est l’un des interlocuteurs.

La seule composition de Simon Villanovanus que j’aie pu trouver est une lettre publiée dans les Epistolœ Clarorum Virorum, ouvrage édité par Paul Manuce en 1556, et réimprimé par Bernard Toursaint, à Paris, la même année. Elle

  1. Longolii Epist., lib. III. Epist. 26.
  2. Vol. I. Col. 1178.
  3. Longueuil mourut en 1522 à Padoue, dans la maison de Réginald Pole.