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CHAPITRE XII

DOURDAN SOUS LES DUCS D’ORLÉANS
1672-1793


Par édit du mois de mars 1661, Philippe de France, frère de Louis XIV, recevait en apanage, à l’occasion de son mariage avec Henriette d’Angleterre, les duchés d’Orléans, de Valois et de Chartres, avec la seigneurie de Montargis, jusqu’à concurrence de deux cent mille livres de revenu. Les estimations étaient sans doute défectueuses, car le revenu annoncé ne se trouva pas et, expertise faite, il resta à parfournir 53,974 livres. Une déclaration du roi, du 24 avril 1672, datée de Saint-Germain, ajoute, comme supplément d’apanage, le comté de Dourdan, avec celui de Romorantin, le duché de Nemours et les marquisats de Coucy et Folembray. Ces divers domaines sont, à cet effet, retirés des mains de leurs engagistes, et donnés au duc d’Orléans avec les coupes ordinaires des bois et forêts, droit de nomination aux offices, etc., à la charge de veiller à la conservation des droits seigneuriaux, de payer les fiefs et aumônes, gages et droits des officiers, et d’entretenir les maisons, chaussées, étangs, halles, moulins, édifices dépendant desdits domaines « mis en bon état à cet effet »[1].

Dourdan, soustrait ainsi à la possession directe et immédiate de la couronne, passait dans les mains du premier prince du sang. Sous cette administration nouvelle, la ville et le domaine de Dourdan devaient voir tour à tour s’évanouir les heures brillantes du grand règne, s’écouler les

  1. Archives de l’Empire, Xia, 8670, fos 38-40.