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LA SEIGNEURERIE ET LES CENSIVES DE DOURDAN.

rent, en 1739, au président de Bandeville, qui la réunit à son marquisat jusqu’à la révolution.

Dès 1473, le fief de Rouillon, outre l’hôtel seigneurial, avec colombier, cour, mare et jardin, entouré de plus de cent arpents de terre, cinquante arpents de bois avec rentes foncières, droits de menus cens, coutumes et justice, pâture dans la forêt de Bonchamp, etc., s’étendait jusqu’à Roinville et Sermaise, sur une partie des terres et prés des chantiers de Grousteau, des Minières, de Montauban, de Blanchien, de l’Oiselet, de Gaudrée et du « Mardre, » sur plusieurs maisons de la rue Saint-Pierre et sur presque tout le quartier d’Étampes, entre la rue de ce nom et les remparts ; mais ce qui triplait son importance et sa valeur, c’étaient ses arrière-fiefs, depuis longtemps inséparables, de Liphard, Cens-Boursier, Pierre de Sonchamp, Semonds, les Jorias, La Leu, le Sault-de-l’Eau, Grillon, le Moulin-Grousteau, Vausoleil, qui enveloppaient presque complétement la ville.

Fief de Liphard. — Anciennement Luffehard, Luphard, Lyphard, situé sur le plateau, au nord-est de Dourdan. Il n’était, à proprement parler, qu’un démembrement de Rouillon, et se composait d’un manoir avec huit à neuf vingt arpents de terre, en y comprenant celles de l’Hôtel-Dieu de Dourdan, baillés à cens et à rentes à plusieurs particuliers ; soixante livres tournois environ de menus cens, droits de justice confondus avec ceux de Rouillon (aveux de 1415, 1467, 1539, 1602, 1685, etc.). Liphard, qui n’est aujourd’hui qu’une ferme, paraît avoir été autrefois un hameau composé d’habitations espacées et occupées par des vignerons, qui cultivaient en vignes tout le coteau qui regarde le midi, depuis Semont jusqu’à Châteaupers et au delà. On a retrouvé de vieilles caves, et la charrue a mis plusieurs fois à découvert des vestiges de constructions entre Liphard et Semont, au nord du bois des Brosses.

Fief de Cens-Boursier, ou Chamboursier, sis à Dourdan. — Ce fief, dont l’origine est fort ancienne, se composait de 40 sols parisis de menus cens, à prendre le jour de la Saint-Remy, sur plusieurs héritages de la ville et terroirs voisins de Dourdan, par le seigneur de Rouillon pour moitié, et ensuite pour le tout, en vertu de la cession que fit de sa part, en 1455, à Guillaume Aymery, Jean Couturier, héritier de messire Jean Boissy, son oncle, par-devant Dechénac, notaire à Dourdan.

Fief de Pierre de Sonchamp, sis à Dourdan. — Il se composait de cinq quartiers de prés assis à Grésillon (Grillon), et de huit à onze sols parisis de cens sur plusieurs héritages à Dourdan et ès environs, naguère acquis de feu Pierre de Sonchamp (1461), achetés par Guillaume Aymery, de Jean Vian de Dourdan, et vendus par lui au seigneur de Sainte-Mesme (1473). Aveux du 27 sept. 1463, etc.

Fief de Semonds, Semons, aujourd’hui Semont. — Situé entre Rouillon et la lisière de la forêt, au nord de Dourdan.

La terre et seigneurie de Semonds, d’après un aveu passé la veille de