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JURIDICTIONS. — ADMINISTRATION.

et capitaine du château ; — le duc d’Orléans prend lui-même le titre de seigneur et gouverneur de Dourdan ; — le comte de Verteillac, grand sénéchal et gouverneur du Périgord, est dit gouverneur de la ville et château de Dourdan ; — le duc de Tresme est désigné de la même façon et prime tous les officiers du bailliage sur les almanachs royaux (1773-1786) ; — le comte de Verteillac, le fils, se contente à la même époque d’être qualifié capitaine et concierge du château (1773). Ce n’était pas la première fois que de nobles personnages acceptaient cette fonction : « Soubs chacun des capitaines, dit de Lescornay, il y auoit encore un concierge qui auoit la charge de la porte et des prisons qui estoient dans le chasteau, aucuns desquels se trouuent qualifiez gentils-hommes et escuyers. » Le compte de 1646 nous apprend que Jacques de Lescornay était « propriétaire de l’office de concierge du château » et la somme de 100 livres lui est allouée à ce titre.

On peut voir à la bibliothèque de l’Arsenal, à Paris, sur une charmante aquarelle ou lavis qui fait partie du curieux album de paysages exécutés dans nos environs par le marquis d’Argenson, chancelier du duc d’Orléans, une fidèle représentation de la belle maison dite du Parterre construite à Dourdan par Michel Lévy, acquise et habitée depuis 1738 par la famille de MM. de Verteillac, gouverneurs de Dourdan.

Dans un coin du dessin, le marquis d’Argenson a écrit de sa main : Gouvernement de Dourdan, avec la date 1753.

Corps de ville. — L’assemblée des habitans réunie « au son de la cloche, en la manière accoutumée, » devant l’auditoire ou l’église, en présence d’un notaire ; l’attroupement en plein air des notables, officiers, bourgeois, marchands, manants, composant comme on disait, « la partie la plus saine » des habitants et donnant leur avis pour les affaires d’intérêt commun, jouent plus d’une fois un rôle dans la suite de cette histoire, et le soin qu’on mettait à enregistrer les opinants nous a conservé les noms de nos pères à plus d’une époque, avec leurs délibérations pleines de patriotisme et de bon sens. Il y avait toutefois un homme, élu par l’ensemble des habitants, qui était comme le représentant, le chargé d’affaires de ses concitoyens ; c’était le syndic. La moindre paroisse rurale qui avait d’ailleurs, elle aussi, son assemblée d’habitants, avait un syndic. Avec les progrès toujours croissants de la centralisation administrative, la position du syndic, au xviie et surtout au xviiie siècle, devint insensiblement fort dépendante. Il est alors beaucoup plus l’homme du gouvernement que celui de la ville, et, bien qu’élu pour la forme, il n’est plus guère que l’agent du subdélégué de l’intendant pour les opérations de la milice, les travaux de l’État ou l’exécution des lois générales. C’est que l’assemblée des habitants elle-même, bien que convoquée en fait comme autrefois, a déjà perdu au fond toute son initiative et sa valeur. Nous l’avons constaté une fois de plus en étudiant dans ses détails l’administration de Dourdan sous Louis XIV et ses successeurs.