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JURIDICTIONS. — ADMINISTRATION.

nouveaux offices créés par l’édit de novembre 1733 ne furent pas levés à Dourdan. La ville n’y gagna rien, bien au contraire. Pour tenir lieu de la finance de ces offices vis-à-vis du roi qui ne voulait rien perdre, il fut perçu à son profit, par arrêt du conseil du 20 décembre 1746, des droits d’octroi sous le nom de droits municipaux, à l’entrée des vins dans la ville. La perception de ces droits, au bout de trente ans, avait remboursé au quadruple le fonds des offices délaissés, et persistait toujours au détriment de la ville qui, privée de ce secours d’octroi, était entièrement dépavée et se voyait réduite à implorer la générosité du monarque pour obtenir une remise qu’elle sollicita vainement jusqu’à la veille de la révolution. On comprend que la question des offices municipaux fût peu populaire à Dourdan. C’est ainsi qu’en janvier 1750, à l’occasion de la réunion de ces offices, le subdélégué eut mille peines à décider la communauté des habitants de Dourdan à nommer, suivant l’usage, un homme vivant et mourant au roi. Peu s’en fallut que l’assemblée réunie à ce sujet ne se terminât par un acte de refus, c’est-à-dire de rébellion. Lorsqu’en 1772 le roi déclara par édit qu’il se réservait de pourvoir d’autorité aux offices négligés, le subdélégué, en indiquant à l’intendance les noms de quelques personnes en état d’être revêtues de ces charges forcées, ajoutait : « Le rétablissement des maires et échevins est fort peu du goût des Dourdanais. Les anciens se rappellent le peu d’utilité de ceux qui ont été jadis supprimés et de la perte des finances que leur famille a supportée. »

Toutefois les intendants ne comprenaient pas qu’une ville chef-lieu d’élection pût se contenter d’un syndic comme un simple village. Ils insistaient à chaque instant sur « l’indécence » de la chose et nous avons sous les yeux un long mémoire daté du 20 août 1762[1], qui est un projet complet de corps de ville, fort honorable à la vérité pour Dourdan, mais demeuré sans exécution.

Lorsque, aux derniers jours de l’ancien régime, Dourdan eut une municipalité, elle se composait en 1789 d’un maire en titre d’office, reçu depuis peu au bailliage, d’un syndic, de neuf membres choisis parmi les citoyens, de deux curés, sans échevins[2].

Nous parlerons ici des armoiries de la ville de Dourdan. Si nous ouvrons de Lescornay, qui avait pu recueillir les anciennes traditions à ce sujet, nous lisons, sans plus de détails : « Les armoiries de Dourdan sont trois pots et n’ay autre raison pourquoy elles ont été prises telles, sinon qu’anciennement il s’y en faisoit grande quantité, comme i’apprends par les vieux comptes du Domaine dans lesquels il y a article de recepte du droict qui appartenoit au Roy sur chacun four à cuire pots, joinct que dans le pays la terre propre à tel ouurage se trouue en

  1. Fonds Roger.
  2. Arch. de l’Empire.
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