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CHAPITRE XIX

L’HÔTEL-DIEU


Le bien, en ce monde, est ce qui fait le moins de bruit. La charité n’a pas d’histoire. L’Hôtel-Dieu de Dourdan, dont l’étranger admire la grande et belle tenue, dont le Dourdanais sait et apprécie les touchants services, remonte à une époque lointaine, et personne n’a songé, dans les siècles passés, à enregistrer ses annales. On sait, parce qu’il en subsiste de vivants témoignages, qu’il y a environ deux siècles, des mains princières jetèrent les fondements de sa prospérité actuelle. Pour beaucoup, c’est là l’origine de l’hospice de Dourdan ; on ignore que peut-être quatre cents ans auparavant il vivait déjà. Fouillant dans les vieux parchemins à demi effacés que le temps a épargnés et que des mains sages et bienfaisantes conservent soigneusement comme les titres de la famille qu’elles administrent, nous avons cherché, avec un intérêt tout particulier, à retrouver quelques jalons bien épars et bien rares de cette longue carrière inconnue. Arrivé à l’époque où les faits se précisent, nous n’avons pas dédaigné de modestes détails, car nous avons pensé que nul ne saurait être indifférent aux destinées des deux classes les plus intéressantes d’ici-bas : ceux qui souffrent et ceux qui se dévouent.

Une tradition, transcrite au commencement du siècle dernier, faisait remonter à quatre siècles en arrière l’origine de l’Hôtel-Dieu de Dourdan[1]. C’était lui assigner pour date l’an 1300 environ, c’est-à-dire une

  1. Mention portée sur un registre de l’hospice de 1705 environ, et signalée dans