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LE MARCHÉ AUX GRAINS.

moins sous une autre forme, et c’est la ville qui y trouve la recette la plus nette de son budget.

Le plaçage d’un sac de grains est toujours d’un sol, ou 0,05 c.
Le pesage, jusqu’à 100 kil., vaut 0,15
Le mesurage 0,07 c. 5
Le survidage[1] 0,05 c.

Ajoutons un ancien droit que l’usage perpétue presque en dépit de la loi, celui de 0,07 c. 5 pour le déchargement, et 0,05 c. pour le chargement des sacs par les portefaix. — Dernier vestige des corporations d’autrefois, l’office des portefaix est encore une de ces charges privilégiées, une de ces industries fermées que nos enfants ne connaîtront pas sans doute, et qui disparaîtront tôt ou tard comme une entrave aux libres allures du commerce moderne. Quoi qu’il en soit, routine ou intérêt ont jusqu’à présent maintenu le monopole, et, bien que l’État ne reconnaisse plus de privilége, on a vu à Dourdan, il y a quatre ans, alors qu’il était bien convenu que chacun pouvait se passer de portefaix, quelques rares individus seulement faire un court essai de leur faculté, et le public profiter de l’occasion pour consacrer, par une convention devant l’autorité locale, l’accord tacite qui règne entre le vendeur et l’acheteur[2].

C’est encore à des chiffres que nous demanderons la notion du mouvement de notre marché moderne :

Le droit de plaçage des grains sur la place, ajouté en 1819[3] aux droits de place sous la halle, de pesage, mesurage, etc., fut alors adjugé pour la somme de 2,405 fr.
produisant, avec les autres, un total de 4,305
Une nouvelle adjudication, en 1822, donnait 4,525
En 1829 (premier cahier des charges en trois lots) 5,960
En 1849 8,260
En 1854 7,630
En 1859 7,460
  1. Tarifs arrêtés par le conseil municipal dans ses séances des 11 novembre 1852, 4 janvier et 17 février 1853, et approuvés par la préfecture de Seine-et-Oise le 14 mars.
  2. Le nombre des portefaix, qui était autrefois de douze, est aujourd’hui de quinze à Dourdan. — Un syndicat a été créé le 20 avril 1856. — La valeur d’une charge de portefaix est d’environ 200 fr., après avoir atteint jusqu’à 500 fr. Un usage, aboli aujourd’hui, rappelait naguère encore les statuts des anciennes corporations : le nouveau récipiendaire devait payer à ses confrères un repas taxé à 90 fr., plus 15 litres de vin.
  3. On ne perçut d’abord, après la Révolution, que les droits de place sous la halle, qui produisirent :
    De l’an V à l’an IX 750 fr. »
    En l’an IX 998 25
    De l’an X à 1807 1,738
    De 1807 à 1813 1,505
    De 1813 à 1818 (pesage et mesurage compris) 1,900