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INDUSTRIE ET COMMERCE.

Nous avons peu de chose à dire de l’industrie et du commerce actuels de Dourdan. En dehors de l’important marché de grains dont nous avons apprécié les tendances modernes, on peut avancer que Dourdan n’est et ne sera jamais sans doute une ville « industrielle » : nous nous permettons d’ajouter qu’on ne saurait le regretter. Les vastes aménagements et les chantiers envahissants des grandes fabriques, leur mouvement inquiet, leur agglomération d’ouvriers conviennent peu à l’assiette resserrée de la vallée et de la ville, à l’esprit paisible d’une population dont les intérêts sont essentiellement agricoles. L’expérience le prouve d’ailleurs : Grillon, après un demi-siècle de coûteuses tentatives, d’éphémères réussites et de mécomptes nombreux, ne voit subsister que son moulin, et Potelet, las des essais d’usine, est redevenu une ferme. Si l’établissement d’un ingénieux et actif industriel de la localité paraît jouir d’une prospérité croissante, c’est parce qu’il répond aux besoins de la culture en lui fournissant des machines propres à aider le travail de l’homme[1]. Les vraies usines de la contrée, ce sont les moulins qui adoptent les uns après les autres tous les perfectionnements de la science moderne et doublent leur puissance pour doubler leur produit.

Le chiffre élevé et progressif des patentes, un coup d’œil jeté sur la ville prouvent suffisamment que toutes les industries et tous les commerces usuels sont aussi florissants à Dourdan que peut le souhaiter une cité de trois mille âmes. Le développement de la richesse et de la consommation, le régime de la liberté et de la concurrence ont singulièrement accru, depuis un siècle, la valeur des fonds et leur chiffre d’affaires. Communautés, corporations, priviléges, qu’on les regarde comme des lisières ou comme des entraves dans la marche sociale, sont, en tout cas, bien loin de nous. Pour Dourdan, c’est déjà de l’ancienne histoire et un souvenir plus qu’à demi effacé.

  1. La grande fabrique de machines à battre, brevetées, de M. Gautreau, occupe, au-dessus de Dourdan, de vastes ateliers. — Non loin de là est la scierie mécanique de MM. Adenis.