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APPENDICE II.

Dourdan, était une des plus belles propriétés de plaisance et de rapport des environs. D’un côté, des terres labourables, de l’autre un versant exposé en plein midi et couvert de vignes. Le vignoble de Châteaupers était le plus estimé de la contrée et de Lescornay en vante les vins. Pierre de Gobache, l’écuyer de Louis XI, était seigneur de Châteaupers en 1496. Pierre Lucas et son épouse Perrine Boutet demeuraient, vers 1510, dans leur maison « des Châteaupers. » Jean Hurault, seigneur du Marais, acheta cette terre en 1520, et quand Rachel de Cochefilet, veuve de François Hurault (1590), épousa Sully, elle s’appelait, du nom de son mari, madame de Châteaupers. — Tout près et non moins bien exposée, est la ferme, ou ancienne seigneurie de Beauvais ou Beauvoir[1] et, un peu plus loin, celle des Hautes-Minières[2], dont le nom rappelle une des exploitations métallurgiques jadis tentées dans le pays.

Sur le plateau de droite, Marchais[3] regarde Châteaupers. Derrière, est Plateau[4] dont les terres rejoignent la route d’Étampes. Le hameau de la Brière ou la Bruyère fait suite à Marchais ; son nom est mentionné dans une charte du viie siècle[5]. C’était, de ce côté, la limite du « Pagus Stampensis » ou de l’Étampais. Le prieur de Saint-Pierre était seigneur de la Brière et sa censive était établie par terrier[6]. Longtemps on a cru et écrit que La Bruyère était né à la Brière, mais il est bien prouvé qu’il était Parisien.

Plus bas, sur le bord de la route, est Ménilgrand, dont le peu d’étendue fait mentir aujourd’hui le nom et dont l’aspect délabré semble attester une décadence[7].

La commune de Sermaise occupe, comme celle de Roinville dont elle est le prolongement, le fond et les versants de la vallée. De Roinville à

  1. Messire Jehan Le Clerc, seigneur de Beauvais. — Procès-verbal des Coutumes, 1556.

    Le Marais acquit Beauvais ainsi que la plus grande partie des petits fiefs dépendants de Roinville : le Coulombier, Pougnain ou Poignant, Flamant, Cristal, Richeville, etc. — Archives du Marais, Archives de l’Empire, O. 20,436. — La justice se rendait au Marais, mais des murs de prison subsistent encore à Beauvais, dit-on.

  2. Maître Jacques Bougon, seigneur de Hautes-Mignères, 1556.
  3. Hugues de Marchais, Hugo de Marchesio, seigneur en 1213. — Main-levée en faveur des frères de Louye. — Archives d’Eure-et-Loir, fonds de Saint-Chéron.

    De Marchais relevait le fief du Mesnil près Dourdan, et pour cette cause le curé et les marguilliers de Saint-Germain de Dourdan devaient cens, foi et hommage au seigneur de Marchais. — Hommage en cette qualité à Jean des Mazis (1489), — Guillaume des Mazis (1524), etc. — Archives de l’Église.

    Au xviiie siècle, M. de Péricard, et plus tard son gendre, marquis de Saint-Germain-d’Apchon, seigneur de Marchais, Crémeaux, etc.

  4. Jean de Boulhard, seigneur du Grand-Platel et Grateloup. — Coutumes, 1556. Nicolas de Sève, chevalier, seigneur de Platteau et des fiefs du Petit-Platteau, Grateloup et Marchais. — Arch. de l’Emp., O. 20,436. — Vestiges de château et de chapelle.
  5. « Brocaria propè de fluviolo Urbia. » — Charta Chlotild. circa an. 670, dans Bréquigny, Diplom., p. 257. — Guérard, Polypt. d’Irminon. 64.
  6. Archives de Seine-et-Oise et de l’Église.
  7. On peut constater en effet que Ménilgrand a été autrefois un village très-peuplé,