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TABLEAU GÉOLOGIQUE DE DOURDAN ET DE SES ENVIRONS.

tude supérieure à celle de la surface du calcaire lacustre qui les entoure (comme cela arrive à Rambouillet au lieu dit : « le Moulin à vent »), et comment aussi des meulières supérieures se superposent immédiatement aux sables sans couche intermédiaire de calcaire, comme on le voit au sommet de la côte de Liphard près Dourdan, au-dessus de La Bâte (commune de Longvillier), sur les hauteurs qui dominent Mirgaudon et Saint-Évroult (commune de Saint-Chéron), sur le contrefort qui sépare les vallées de l’Orge et de la Rémarde, entre Roinville et le Val-Saint-Germain, etc.

Dans toute la portion du plateau de la Beauce qui fait partie du canton de Dourdan, on extrait le calcaire lacustre supérieur à l’état de marne pour amender les terres ; on l’exploite à l’état de pierre, comme moellon pour les constructions ou comme pierre à chaux (donnant par la cuisson de la chaux grasse) à Sonchamp, à Brethencourt (commune de Saint-Martin), etc. On trouve des affleurements entre Saint-Arnoult et Rambouillet, dans la commune de Prunay-sous-Ablis, près de l’origine de la vallée de l’Orge, entre Montgarrier et Groslieu, à l’est des Granges-le-Roi, etc.

Le sol profondément entamé sur lequel est construit Dourdan, n’a gardé qu’un fragment du calcaire de Beauce au lieu dit « la Butte de Normont » où des fossiles d’eau douce fort bien conservés, surtout des lymnées, se montrent immédiatement au-dessus de fossiles marins appartenant aux sables sous-jacents.

Le calcaire de Beauce a été autrefois exploité aux environs comme pierre propre à la taille et à la sculpture. Les portes d’églises de la plupart des villages du canton sont en pierre de Beauce. A Dourdan, cette pierre a servi à la construction de la grosse tour du château, et la ressemblance des matériaux de cette tour avec ceux de la tour de Brethencourt ferait croire que les uns et les autres proviennent de carrières ouvertes à l’origine de la vallée. C’est encore le calcaire de Beauce qui, associé au grès, forme l’appareil extérieur de l’église de Dourdan et se retrouve presque partout à l’intérieur. Comme pierre sculptée, c’est lui qui a servi aux décorations les plus massives de l’intérieur, piliers, chapiteaux, etc., et paraît avoir seulement cédé la place au « calcaire grossier » des environs de Paris et à des pierres d’autre provenance pour les détails de l’ornementation fine et délicate exécutée à l’extérieur au xve et au xvie siècle.

Des marnes verdâtres situées vers la partie inférieure du calcaire lacustre affleurent au village de Prunay-sous-Ablis, un peu au-dessous du Château d’Éclimont, et des fontaines assez importantes en jaillissent.

5o — Enfin les meulières supérieures ou meulières de Beauce — en contact avec le calcaire, sur le plateau qui s’étend au sud et à l’ouest, à Saint-Rémi-des-Landes, à Rouillon, Ablis, etc. ; ou directement avec les sables (nord de Clairefontaine, de Rochefort, de Saint-Cyr) — s’offrent à des degrés divers d’épaisseur (de 1 à 6 mètres) comme la dernière