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LES SEIGNEURS ENGAGISTES DE DOURDAN.

icelui nostre conseillier Pierre Gobache, considérans que depuis icelui il sest toujours emploié de bien en mieulx en nostre service et nous a fait plusieurs autres grans et agréables services dignes de grant rétribucion et recommandacion, tant ou faict de nos guerres que autrement en plusieurs et maintes manières, voulant par ce lui entretenir le dit don, donnons, cédons, etc., lesdits chastel, chastellenie, terre et seigneurie de Dordan… pour en joyr par icelui et ses hoirs… en prandre et percevoir… les fruis, proufitz, revenus et émolumens en quelque manière qu’ilz viennent ens, tant en justice, juridiction, haute, moienne et basse, honneurs, hommaiges, fiefz, arrière-fiefz, etc. »

Ce sieur Gobache ou de Gobaches jouit de Dourdan pendant une dizaine d’années. Nous retrouvons dans les comptes de l’ordinaire de Dourdan rendus par Robert le Charron pour les années 1485-1491[1], des contrats passés par ce seigneur qui donnent d’intéressantes indications sur l’ancien domaine de Dourdan. Par devant Gervais Chalas, bailli, et Jacques Charles, tabellion-juré, Pierre de Gobache, le 6 mai 1483, baille à titre de rente perpétuelle, pour lui et ses hoirs, « à Jehan Seigneur Charron, demeurant à Dourdan, le manoir, maison, maizure, cour, jardin et appartenances assis audit Dourdan, appelé l’Hostel des Murs, avec tout autant de prez qui est entre ledit manoir et l’eauë de l’estang, entre les deux chaussées, » sauf « un buisson ou tallope où de présent a des épines plantées, que mondit seigneur réserve pour l’ébat et la nourriture de ses conils » ou lapins. — Il baille, en outre, soixante arpents de terre, « à les avoir et prendre le plus près possible dudit hostel tant qu’il en pourra fournir et le surplus, depuis la voie de l’orme galopin, en tirant au long du chemin d’Auneau, du côté devers Chastillon, en soy rabattant devers le champtier de Gallion, desquelles terres en doit avoir quarante arpens en nature. » Le preneur est autorisé à échanger certaines pièces contre des enclaves, et à ameilleurer le domaine. Lui et ses ayants cause pourront prendre du bois mort dans la forêt de Dourdan « pour eux chauffer et faire leur proffit. » Le prix du bail consiste en dix-huit septiers de grains, mesure du lieu, deux tiers en blé, un tiers en avoine, à livrer chaque année, à la Saint-Martin d’hiver ; par suite, viennent s’ajouter huit deniers parisis de cens[2].

Aux comptes de l’ordinaire pour l’année 1484, on lit encore : « De la rente du moulin de Poutelet, assis près de la chaussée dudit grand étang de Dourdan, du côté devers le Chastillon, baillé à rente et cens de nouvel par les gens et officiers au dit Dourdan, comme vaccant et demeuré longtemps en la main du roy notre syre en ruyne et non val-

  1. Tiré des extraits faits par la Cour des Comptes, le 18 août 1679, à la requête du duc d’Orléans, qui désirait justifier de ses droits domaniaux. — Archv. du Loiret, A. 1380.
  2. Vidimus des présentes, en 1496, par Gervais Chalas, bailli, et transcription par Jean de la Croix, tabellion juré de Dourdan.