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DE GUILLAUME DE NANGIS

venir, mais il envoya à sa place l’évêque d’Antarados ; le patriarche d’Alexandrie, placé sous la domination des Sarrasins, fit ce qu’il put, et envoya pour lui un diacre, son frère. On y vit les primats, soixante-onze métropolitains et plus de huit cents abbés et prieurs de couvens ; on y vit en foule les envoyés de l’empereur des Romains, de l’empereur des Grecs, du roi des Français, du roi de Jérusalem, du roi d’Angleterre, du roi de Chypre, du roi d’Espagne, et d’autres rois et princes. Le saint synode décréta beaucoup de choses utiles, et en confirma beaucoup d’autres anciennement établies. Raimond, comte de Toulouse, et son fils Raimond furent condamnés comme hérétiques, et un grand nombre d’autres hérétiques et de leurs fauteurs furent frappés du glaive de l’anathême. On condamna un ouvrage ou traité sur la Trinité, que l’abbé Joachim avait écrit contre maître Pierre Lombard ; et le dogme pervers d’Amauri fut déclaré impie et hérétique.

Dans le même temps, comme quelques-uns prétendaient que Denis l’Aréopagite était le même que Denis évêque de Corinthe, qui avait souffert le martyre en Grèce, où on l’avait enterré, et qu’il avait existé un autre Denis qui avait prêché la foi chrétienne en France à Paris ; et que d’un autre côté, d’autres affirmaient qu’après la mort des apôtres Pierre et Paul, Denis était venu à Rome, et avait été envoyé en France par le pape saint Clément, successeur de l’apôtre Pierre, le pape Innocent, ne voulant adopter aucun des deux partis, mais desirant honorer l’église de Saint-Denis en France, y envoya, par les moines de ce monastère présens au concile, le corps de saint