daient dans cette ville ; c’est pourquoi Jacques, évêque de Préneste, fut secrètement envoyé en France par le pape pour demander des secours. Comme il s’en revenait après avoir rempli sa mission, il fut pris par l’empereur. Dans le même temps le cardinal Othon fut pris aussi à son retour d’Angleterre, où le pape l’avait envoyé. Pendant que le pape s’efforçait de convoquer à Rome un concile d’évêques à ce sujet, un grand nombre d’évêques du royaume de France et d’autres pays furent également pris dans le chemin. Tandis que les prélats étaient ainsi pris, mis en prison, et opprimés par un grand nombre de tribulations, le pape Grégoire entra dans la voie de toute chair. Célestin IV, cent quatre-vingt-troisième pape de l’Église romaine, lui succéda. Le pape Célestin étant mort dix-sept jours après, le siège de l’Église de Rome fut pendant vingt-deux mois privé d’évêque. Il y eut à Crémone un très-fort orage, et il tomba sur le monastère de Saint-Gabriel un morceau de grêle sur lequel étaient représentées la croix et l’image du Sauveur, avec ces mots écrits en lettres d’or : Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Pendant que ce morceau de grêle, retournant à son premier état, fondait en eau, les moines dudit monastère lavèrent avec cette eau les yeux d’un certain moine, dont la vue s’éclaircit aussitôt.
Saint Louis, roi de France, voyant l’Église de Dieu privée de tout secours humain, et touché de compassion pour les prélats du royaume, envoya vers l’empereur, le suppliant de les délivrer. N’acquiesçant pas d’abord à cette demande, l’empereur manda au roi qu’il ne s’étonnât pas si César tenait à la gêne