ble les Hongrois et les empêchera de vous vaincre. » Il en fut ainsi, car, avant leur arrivée, le roi et les princes, le clergé et le peuple étaient dans de mutuelles dissensions ; c’est pourquoi ils ne voulurent pas se préparer au combat. Frappés de terreur à l’arrivée des Tartares, ils s’enfuirent çà et là, et un grand nombre furent tués.
Après que le siège apostolique eut vaqué pendant deux ans, Innocent IV, Génois de nation, fut le cent quatre-vingt-quatrième pape qui gouverna l’Église de Rome. En ce temps naquit Louis, l’aîné des fils de saint Louis, roi de France. Gautier Cornu, archevêque de Sens, mourut, et eut pour successeur Gilles Cornu, son frère. Eudes Clément, abbé de Saint-Denis, en France, fut créé archevêque de Rouen, et l’abbé de Cluny évéque de Langres. Yvelle, auparavant archevêque de Tours, fut fait archevêque de Rheims. Albert Cornu, évéque de Chartres, mourut, et eut pour successeur Henri de Gressey, archidiacre de Blois.
Le pape Innocent vint à Lyon, ville de France, pour y célébrer un concile. Vastachion et Azan, deux des principaux barons de la Grèce, qui étaient en discorde, s’étant mutuellement réconciliés, ce fut un accroissement à la puissance des ennemis de Jean empereur de Constantinople : c’est pourquoi l’empereur Jean, après avoir tenu conseil avec les siens, envoya en France le jeune empereur Baudouin son gendre, pour demander des secours et pour prendre possession, par l’aide et le conseil de son parent saint Louis, roi de France, du comté ou marquisat de Namur, et de la châtellenie de Courtenai, qui devaient lui revenir par la mort de son frère, le