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DE GUILLAUME DE NANGIS

les nôtres. Parmi les conditions, les principales furent, dit-on, que tous les Chrétiens qui étaient retenus prisonniers dans le royaume de Tunis seraient mis en liberté, que des prédicateurs catholiques quelconques prêcheraient la foi chrétienne dans les monastères construits en l’honneur du Christ dans toutes les cités de ce royaume ; que ceux qui voudraient être baptisés le pourraient être tranquillement, et que le roi de Tunis, après avoir payé toutes les dépenses qu’avaient faites dans cette expédition les rois et les barons, rétablirait le tribut accoutumé qu’il devait au roi de Sicile. Le traité et les conditions ainsi établis et conclus de part et d’autre, le roi de France et les grands de l’armée chrétienne, voyant la diminution qu’éprouvait l’armée par la contagion de la maladie, résolurent, après avoir fait le serment de revenir dans la Terre-Sainte pour combattre les Sarrasins, de s’en retourner en France par le royaume de Sicile et la terre d’Italie, et ensuite, après avoir réparé leurs forces et couronné le roi de France, de se revêtir de courage contre les ennemis de la foi. Les Chrétiens, à leur tour, furent battus de tempêtes sur l’Océan beaucoup périrent dans le port de Trapani en Sicile, et plusieurs, après être débarqués, moururent en route, à savoir Thibaut, roi de Navarre, et sa femme, fille de saint Louis ; la reine de France, Isabelle d’Aragon ; Alphonse comte de Poitou, et sa femme ; et beaucoup d’autres chevaliers et barons d’un grand nom. Edouard, fils aîné de Henri, roi d’Angleterre, qui était venu plus tard que les autres au siège de Tunis, ne voulant pas encore, après le traité conclu avec le roi de Tunis, s’en retourner chez lui,