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DE GUILLAUME DE NANGIS

Tunis en France, fit enterrer avec une pompeuse solennité et de grands honneurs, le vendredi d’avant la Pentecôte, les ossemens de son père, le très-saint roi Louis, de sa femme, et de son frère, le comte de Nevers, à Saint-Denis en France, lieu qu’ils avaient choisi pour leur sépulture. Bientôt un grand nombre de gens, attaqués de diverses maladies, vinrent de différens pays vers le tombeau du roi, et recouvrèrent, par les mérites du saint roi, le bienfait de la santé. Jean de Courtenai, archevêque de Rheims, mourut, et eut pour successeur Pierre Barbez, archidiacre de l’église de Chartres. Au mois d’août, le lendemain de la fête de la décollation de saint Jean-Baptiste, Philippe fut couronné roi de France à Rheims. Thibaut, roi de Navarre et comte de Champagne, ayant été enterré avec sa femme à Provins, dans la Brie, Henri, son frère, lui succéda, et prit ensuite en mariage la soeur de Robert, comte d’Artois, et nièce de saint Louis, roi de France, dont il eut dans la suite Jeanne, reine de France.

Un certain Arsacide envoyé à Acre pour tuer Edouard, fils du roi d’Angleterre, saisit le moment où il lui parlait en secret dans son lit, comme muni d’un message, pour le frapper d’un poignard empoisonné, dont il lui fit une grave blessure, moins dangereuse encore par la plaie que par le poison qui, se répandant dans l’intérieur du corps, le menaçait du plus grand péril. Edouard, comme un furieux, ayant saisi l’assassin, vengea sur lui cette trahison par la mort la plus cruelle. Bientôt après, ayant recouvré la santé, à la nouvelle de la mort de son père Henri, roi d’Angleterre, il fit préparer un vaisseau, et quitta Acre.