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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/206

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DE GUILLAUME DE NANGIS

bouclier et la lance, ou de quelque autre manière, suivant le jugement des officiers du palais. Etant demeuré long-temps dans cet état à supplier le roi, il parvint avec peine à apaiser les soupçons de Philippe et à obtenir son pardon.


[1273]

Raoul le Roux, comte d’Alsace, fut nommé roi des Romains. Jean de Souilly, archevêque de Bourges, mourut. Après sa mort, Geoffroi de Pontchevron, doyen de Paris, élu à sa place, mourut avant d’avoir été confirmé ou consacré. Simon, de Beaulieu en Brie, archidiacre de Chartres, lui succéda. Le comte de Foix s’étant réconcilié avec le roi de France, recouvra sa terre et fut fait chevalier par le roi lui-même. Pierre, comte d’Alençon, frère de Philippe, roi de France, prit en mariage Jeanne, fille de Jean, comte de Blois.


[1274]

Le pape Grégoire célébra à Lyon, ville de France, un concile dans lequel on statua beaucoup de choses utiles à l’Église, relativement aux secours à porter à la Terre-Sainte, à l’élection des souverains pontifes, et sur l’état de l’Église universelle. A ce concile assistèrent des députés solennels des Grecs et des Tartares, et les Grecs y promirent de revenir à l’unité de l’Église, en signe de quoi ils confessèrent que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, et chantèrent le Symbole avec les autres dans ce concile. Dans ce même saint synode on abolit plusieurs ordres mendians, et on y défendit aux bigames qui avaient jusqu’alors porté la tonsure de clerc, de la porter à l’avenir, et d’user des privilèges des clercs. Le nombre des prélats qui assistèrent à ce concile était de cinq cent soixante évêques, et d’environ mille