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CHRONIQUE

Jean de Bretagne, fuyant du champ de bataille, perdirent entièrement la troupe qu’ils conduisaient avec toutes ses machines de guerre et sans la nuit, qui mit fin au combat, et le voisinage des bois, il ne se serait échappé personne d’une si grande multitude. Les ennemis du roi de France ayant été battus en Gascogne, il n’y eut plus personne ensuite qui osât faire la guerre au comte d’Artois ou aux Français. Florent comte de Hollande, et peu de temps après son fils unique, furent tués en trahison par un certain chevalier. Jean, comte de Hainaut, vengea leur mort, et obtint par droit de parenté la Frise et la Hollande.

Gui, comte de Flandre, trompé, dit-on, par son fils Robert, se prépara à se soulever ouvertement contre son seigneur Philippe, roi de France, et lui manda par lettres à Paris qu’il ne reconnaissait tenir rien de lui en fief ni d’aucune autre manière. Au mois de décembre à Paris, la veille de saint Thomas l’apôtre, le fleuve de la Seine s’accrut tellement qu’on ne se souvient pas, et qu’on ne trouve écrit nulle part, qu’il y eût jamais eu à Paris une si forte inondation, car toute la ville fut remplie et entourée d’eau en sorte qu’on ne pouvait y entrer d’aucun côté, ni passer dans presque aucune rue sans le secours d’un bateau. La masse des eaux et la rapidité du fleuve firent crouler entièrement deux ponts de pierre, des moulins et les maisons bâties dessus, et le Châtelet du Petit-Pont. Il fallut pendant près de huit jours fournir les habitans de vivres apportés du dehors au moyen de barques et de bateaux.


[1297]

Alphonse et Fernand. combattant vaillamment en Espagne, imprimèrent à tous la terreur de